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IACM-Bulletin du 25 septembre 2017

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Science/Homme — Les utilisateurs de cannabis ont des symptĂŽmes moins graves de pancrĂ©atite alcoolique

D’aprĂšs une Ă©tude sur des patients atteints de formes aiguĂ«s de pancrĂ©atite alcoolique, les utilisateurs de cannabis prĂ©sentent des symptĂŽmes moins graves que ceux qui n’en consomment pas. Les chercheurs de la FacultĂ© de MĂ©decine de l'UniversitĂ© Mercer Ă  Macon, aux États-Unis, ont analysĂ© les donnĂ©es des patients ayant reçu un diagnostic principal ou secondaire de pancrĂ©atite alcoolique entre janvier 2006 et dĂ©cembre 2015.

Dans les registres, 38 patients sont liĂ©s Ă  l’utilisation de cannabis et 76 ont Ă©tĂ© testĂ©s nĂ©gatifs au THC. L’étude montre que chez les patients positifs au cannabis il y a un plus faible pourcentage de syndrome de rĂ©ponse inflammatoire systĂ©mique (SRIS) ainsi qu'un score du BISAP moins Ă©levĂ©, une mĂ©thode pour l’identification de la mortalitĂ© pour cause pancrĂ©atique. Il y avait Ă©galement un niveau significativement plus faible d'azote d’urĂ©e sanguine, ce qui est une mesure de l'insuffisance rĂ©nale ou hĂ©patique. Les auteurs ont conclu que «le cannabis pourrait moduler l'effet inflammatoire de l'alcool sur le pancrĂ©as».

Goyal H, Guerreso K, Smith B, Harper K, Patel S, Patel A, Parikh P. Severity and outcomes of acute alcoholic pancreatitis in cannabis users. Transl Gastroenterol Hepatol. 2017;2:60.

Science/Homme — Une application topique du cannabis rĂ©duit la douleur liĂ©e aux lĂ©sions dans une petite sĂ©rie de cas

Selon un rapport de chercheurs Ă  l’UniversitĂ© de Toronto, le traitement des lĂ©sions causĂ©es par pyoderma gangrenosum avec une application topique de cannabis rĂ©duit la douleur ainsi que la consommation d’opioĂŻdes chez trois patients. Pour ce cas particulier, le cannabis Ă©tait mĂ©langĂ© Ă  une huile de tournesol biologique.

Les auteurs ont remarquĂ© que “la mĂ©thode idĂ©ale pour soulager la douleur des patients qui souffrent de lĂ©sions c’est l’application topique. En effet, c’est une mĂ©thode non invasive, qui limite les effets indĂ©sirables gĂ©nĂ©raux, qui peut ĂȘtre auto administrĂ©e et qui a une action analgĂ©sique rapide. Les extraits dĂ©rivĂ©s de la plante du cannabis ont Ă©tĂ© appliquĂ©s sur les lĂ©sions depuis des milliers d’annĂ©es.” Les chercheurs concluent de leurs observations que le cannabis a le "potentiel d’amĂ©liorer la gestion de la douleur chez les patients souffrants de tous types de lĂ©sions.”

Maida V, Corban J. Topical Medical Cannabis (TMC): A new treatment for wound pain-Three cases of Pyoderma Gangrenosum. J Pain Symptom Manage. 14 Août 2017. [in press]

Science/Homme — L’utilisation du cannabis serait associĂ©e Ă  une rĂ©duction des morts prĂ©maturĂ©es

D’aprĂšs un examen de Thomas M. Clark, le PrĂ©sident du DĂ©partement de Biologie Ă  l’UniversitĂ© d’Indiana Ă  South Bend États-Unis, l’utilisation du cannabis est associĂ© Ă  une rĂ©duction significative des morts prĂ©maturĂ©es aux États-Unis d’AmĂ©rique. Selon ses analyses, l’utilisation du cannabis est associĂ©e Ă  une baisse des taux d’obĂ©sitĂ©, de diabĂšte sucrĂ©, de mortalitĂ© due aux traumatismes crĂąniens, de consommation d’alcool, de prescription de mĂ©dicaments, de mort sur la route et des dĂ©cĂšs par overdose d’opioĂŻdes. Cet examen n’a pas pu aller plus loin, soumis Ă  la critique d’autres scientifiques, les rĂ©sultats et conclusions n’ont pas pu ĂȘtre vĂ©rifiĂ©s lors de recherches plus approfondies.

Il Ă©crit que “l’analyse prĂ©voit une estimation de 23 500 Ă  47 500 de dĂ©cĂšs Ă©vitĂ©s par an si le cannabis mĂ©dical Ă©tait lĂ©galisĂ© sur tout le territoire des États-Unis. Un nombre d’autres causes de dĂ©cĂšs prĂ©maturĂ©s qui auraient pu ĂȘtre rĂ©duits par le cannabis, ont Ă©tĂ© trouvĂ©s, mais ont Ă©tĂ© exclus de l’analyse par manque de donnĂ©es. Nos estimations sous-Ă©valuent donc sensiblement l’impact du cannabis sur les morts prĂ©maturĂ©es.”

Clark TM. Cannabis use is associated with a substantial reduction in premature deaths in the United States. Indiana University South Bend.2017

En bref

Inde — Une compagnie de chanvre souhaite se lancer dans les extractions de CBD

Une semaine aprĂšs que la Ministre des femmes et du DĂ©veloppement de l'enfant, Maneka Gandhi, ait suggĂ©rĂ© que l’utilisation mĂ©dicale du cannabis devrait ĂȘtre lĂ©galisĂ©e en Inde, le gouvernement a Ă©mis la toute premiĂšre autorisation pour cultiver et Ă©tudier les propriĂ©tĂ©s mĂ©dicales du cannabis. Cependant, cette autorisation est limitĂ©e au chanvre et Ă  l’extraction de CBD. Il n’y a donc pas vĂ©ritablement d’avancĂ©e sur la lĂ©galisation du cannabis Ă  usage thĂ©rapeutique.

Bombay Hemp Company To Develop Cannabis Based Medicine

Medicine Marijuana?

Science/Animal — Le THCA pourrait protĂ©ger les cellules nerveuses.

THCA (THC acide) a montrĂ© une activitĂ© neuroprotectrice prometteuse chez les souris et cet effet est mĂ©diĂ© par l’activation du rĂ©cepteur gamma PPAR. Les auteurs ont Ă©crit que l’activitĂ© neuroprotectrice du THCA “mĂ©rite d’ĂȘtre considĂ©rĂ©e dans le traitement pour la maladie de Huntington et certainement d’autres maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives et neuroinflammtoire.”

Recherhe Phytoplante SL, CĂłrdoba, Espagne.

Nadal X, et al. Br J Pharmacol.29 Août 2017. [in press]

Science/Homme — Le cannabis n’a pas d’effets nĂ©gatifs sur le systĂšme immunitaire des patients atteints du VIH

Des recherches ont examinĂ© le nombre de lymphocytes auprĂšs de 70 patients testĂ©s nĂ©gatifs au test urinaire de THC et 25 patients testĂ©s positifs au THC. Les patients THC-positifs ont un nombre plus important de CD4+ et CD8+ que leurs homologues testĂ©s THC-nĂ©gatifs. Les auteurs ont conclu que la consommation de THC n’endommage pas la fonction du systĂšme immunitaire.

DĂ©partement de Psychologie, UniversitĂ© de l’État de Virginie, États-Unis.

Keen L 2nd, et al. Drug Alcohol Depend. 2017;180:22-25.

Science/Homme — Les personnes Ă  tendance dĂ©pressive consomment souvent du cannabis

Sur un Ă©chantillon de 28 557 adultes qui dissent avoir consommĂ© du cannabis dans les 30 derniers jours, la dĂ©pression a Ă©tĂ© associĂ© aux troubles liĂ©s Ă  l’utilisation de cannabis. Les auteurs ont Ă©crit que «la dĂ©pression est un facteur de risque cohĂ©rent aux symptĂŽmes du trouble de l'usage de la marijuana au-delĂ  de l'exposition Ă  la marijuana». Une des explications serait que les personnes dĂ©pressives trouvent un soulagement dans la consommation de cannabis.

DĂ©partement psychologique, UniversitĂ© de Wesleyan, États-Unis.

Dierker L, et al Addict Behav. 2017;76:161-168.

Science/Homme — La composition des protĂ©ines prĂ©sentes dans l’urine indique un rĂŽle Ă©ventuel des cannabinoĂŻdes dans le traitement des maladies des voies urinaires.

Des Ă©chantillons d'urine provenant de sujets tĂ©moins sains et d'utilisateurs de cannabis ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour identifier les diffĂ©rences de nombre et de quantitĂ© de protĂ©ines d'urine. Les chercheurs ont trouvĂ© un important nombre de protĂ©ines prĂ©sentes ou absentes uniquement chez les consommateurs de cannabis. Ils en concluent que leur Ă©tude permet “de fournir les connaissances pour les futures analyses sur le rĂŽle Ă©ventuel des exocannabinoĂŻdes dans le dĂ©veloppement des thĂ©rapies intravĂ©siques pour traiter les troubles des VUI (voies urinaires infĂ©rieures).”

UniversitĂ© de Colorado, Aurora, États-Unis.

Nedumaran B, et al. Urology. 18 Août 2017. [in press]