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IACM-Bulletin du 24 octobre 2015

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Croatie — LĂ©galisation et accĂšs limitĂ© aux mĂ©dicaments Ă  base de cannabis

Le gouvernement croate a lĂ©galisĂ© la consommation de cannabis Ă  usage mĂ©dical, qui peut ĂȘtre prescrit aux patients qui souffrent de sclĂ©rose en plaques, cancer, Ă©pilepsie ou sida. La presse de ce pays a indiquĂ© que pour l’instant, le cannabis ne sera pas disponible en pharmacie, mais par l’intermĂ©diaire de huit compagnies pharmaceutiques.

La lĂ©gislation permet aux mĂ©decins de prescrire le cannabis sous forme de mĂ©dicament, de thĂ©, ou de pommade. Chaque patient peut en recevoir une quantitĂ© limitĂ©e Ă  750 mg de THC par mois. Le ministre de la SantĂ© a attirĂ© l’attention sur le fait que le cannabis ne guĂ©rissait pas les maladies mentionnĂ©es, mais servait Ă  soulager des douleurs et des souffrances provoquĂ©es par certaines maladies chroniques graves. Le ministre a aussi attirĂ© l’attention sur le fait que la culture de cannabis dans des espaces privĂ©s restait illĂ©gale.

The Freepress Journal du 15 octobre 2015

Science/Homme — Le cannabis est parfois utilisĂ© comme substitut Ă  l’alcool, aux drogues illĂ©gales et Ă  certains mĂ©dicaments

De nombreux patients, qui consomment du cannabis, utilisent les prĂ©parations Ă  base de cannabis, en remplacement d’autres substances comme l’alcool, les drogues illĂ©gales, ou certains mĂ©dicaments. Ce sont les chercheurs du Centre for Addictions Research de la British Columbia University de Victoria et d’autres institutions de recherche qui sont arrivĂ©s Ă  ces rĂ©sultats aprĂšs avoir consultĂ© 473 adultes. Ce sondage incluant 414 questions Ă©tait destinĂ© aux Canadiens qui consomment du cannabis. On pouvait y accĂ©der en 2011 et 2012 en ligne, et dans sa version papier.

87% des personnes ayant rĂ©pondu ont indiquĂ© utiliser le cannabis comme substitut Ă  l’alcool, aux drogues illicites ou Ă  certains mĂ©dicaments prescrits (80,3% indiquent remplacer des mĂ©dicaments prescrits, 51.7%l’alcool, 32.6% des substances illicites). Les auteurs ont conclu que l’usage mĂ©dical du cannabis pourrait jouer un rĂŽle de rĂ©duction des nuisances, dans ce contexte d’utilisation de ces substances, et pourrait avoir des implications pour les traitements d’abstinence. »

Lucas P, Walsh Z, Crosby K, Callaway R, Belle-Isle L, Kay R, Capler R, Holtzman S. Substituting cannabis for prescription drugs, alcohol and other substances among medical cannabis patients: The impact of contextual factors. Drug Alcohol Rev. 14 septembre 2015. [sous presse]

Science/Animal — : L’euphorie engendrĂ©e par l’exercice d’endurance, ou ivresse du coureur, est substantiellement causĂ©e par les endocannabinoĂŻdes

« L’ivresse » dont parlent les coureurs, gĂ©nĂ©ralement attribuĂ©e aux endorphines, a Ă©tĂ© attribuĂ©e aux endocannabinoĂŻdes. Ce sont des chercheurs allemands qui sont parvenus Ă  ce rĂ©sultat. Ils suggĂšrent que cette « ivresse » est comparable Ă  celle que procure le cannabis. Les endorphines, Ă©lĂ©ments chimiques naturels produits par le corps, prĂ©sentent des propriĂ©tĂ©s similaires de soulagement de la douleur Ă  la morphine. Pendant l’exercice intense, l’étirement et la dĂ©chirure des muscles forcent le corps Ă  produire de la bĂ©ta-endorphine et de l’anandamide (un endocannabinoĂŻde). Pour dĂ©terminer l’élĂ©ment responsable de l’ivresse du coureur, les chercheurs de l’UniversitĂ© de Heidelberg ont fait trois expĂ©riences sur des souris.

Ils ont dĂ©montrĂ©, qu’aprĂšs la course, la rĂ©duction de l’anxiĂ©tĂ© et de la douleur est transmise par les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes. « L’ivresse d’un coureur est une notion subjective de bien ĂȘtre dont certaines personnes font l’expĂ©rience aprĂšs un exercice prolongĂ©, » ont Ă©crit les chercheurs dans leur Ă©tude. « Pendant des dĂ©cennies, on a cru que la libĂ©ration d’endorphines Ă©tait responsable de l’ivresse du coureur, or les endocannabinoĂŻdes pourraient aussi jouer un rĂŽle. »

Fuss J, Steinle J, Bindila L, Auer MK, Kirchherr H, Lutz B, Gass P. A runner's high depends on cannabinoid receptors in mice. Proc Natl Acad Sci U S A. 5 octobre 2015. [sous presse]

UPI du 9 octobre 2015

En bref

Chili — Le gouvernement veut que les mĂ©dicaments Ă  base de cannabis soient disponibles

Le gouvernement chilien désire que les médicaments à base de cannabis soient disponibles, et veut donc modifier un décret relatif au cannabis médical afin de permettre la vente de cette plante médicinale, avec la participation des médecins spécialistes. Il a été annoncé que le gouvernement travaillait aux détails de ce nouveau décret.

Drug Policy Debate Radar du 10 octobre 2015

Etats-Unis — En Californie, le gouverneur signe la nouvelle loi sur le cannabis mĂ©dical

Le gouverneur Jerry Brown a signĂ© une loi claire sur la gestion de la production et de la distribution du cannabis mĂ©dical, comme vous pouviez le lire dans le prĂ©cĂ©dent bulletin de l’IACM.

Reuters du 10 octobre 2015

Uruguay — Le cannabis sera disponible en pharmacie

Le gouvernement de l’Uruguay a annoncĂ© avoir accordĂ© des licences Ă  deux compagnies qui feront pousser du cannabis destinĂ© Ă  une distribution commerciale. Le cannabis devrait se trouver Ă  la vente dans les pharmacies dĂšs l’an prochain.

Reuters odu2 octobre 2015

Science/Animal — Les rĂ©cepteurs CB1 sont impliquĂ©s dans les modifications qui font suite Ă  la privation d’eau

Il a Ă©tĂ© observĂ© sur les rats que l’on a privĂ©s d’eau pendant 24 heures, une augmentation du nombre des rĂ©cepteurs CB1 d’une rĂ©gion du cerveau appelĂ©e l’ hypothalamus. Les chercheurs ont trouvĂ© que les rĂ©cepteurs cannabinoĂŻdes de type 1 « participaient aux rĂ©ponses homĂ©ostatiques qui rĂ©gulent l’équilibre des liquides et l’homĂ©ostasie de l’énergie » pendant la privation d’eau.

School of Medicine of Ribeirao Preto, University of Sao Paulo, Brésil.

Ruginsk SG, et al. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 14 octobre 2015. [sous presse]

Science/Animal — En cas de dĂ©pendance Ă  la cocaĂŻne, les cannabinoĂŻdes pourraient aider Ă  prĂ©venir la rechute

Une étude sur des rats a permis de montrer que les récepteurs cannabinoïdes de type 1 constituent une cible potentielle de la prévention de la rechute, spécialement pour les individus dont la consommation est liée au stress.

Department of Biomedical Sciences, Marquette University, Milwaukee, USA.

McReynolds JR, et al. Psychopharmacology (Berl). 12 octobre 2015 [sous presse]

Science/Homme — La formation des mĂ©tabolites du THC n’en prouve pas la consommation

Le THC et son mĂ©tabolite, le THC-COOH, peuvent ĂȘtre prĂ©sents dans les cheveux de personnes qui n’ont pas consommĂ© de cannabis. Une nouvelle Ă©tude nous indique que le transfert pourrait se faire par le contact des mains, du sĂ©bum, de la transpiration ou de la fumĂ©e des consommateurs de cannabis.

Institute of Forensic Medicine, Forensic Toxicology, Medical Center - University of Freiburg, Allemagne.

Moosmann B, et al. Sci Rep. 2015;5:14906

Science/Homme — Le cannabis et autres drogues peuvent faire empirer le cours d’un trouble post traumatique

Une Ă©tude a observĂ© la consommation d’alcool, d’opiacĂ©s, de sĂ©datifs et de cannabis de 22 948 soldats prĂ©sentant un trouble post traumatique, avant le dĂ©but du traitement des patients. Cette consommation n’a pas prĂ©sentĂ© d’effet significatif sur les rĂ©sultats du traitement. Mais, l’abstinence de quatre mois aprĂšs le traitement, quel que soit le produit, a conduit Ă  une amĂ©lioration des symptĂŽmes.

VA New England Mental Illness Research and Education Center, West Haven, USA.

Manhapra A, et al. Drug Alcohol Depend.25 septembre 2015. [sous presse]

Science/Homme — Le cannabis et l’alcool sont associĂ©s Ă  des styles diffĂ©rents de musique

L’écoute de musique dynamique (rap, hip-hop, soul et funk) est associĂ©e Ă  une consommation plus forte de cannabis, pendant que la country music est plus liĂ©e Ă  une consommation d’alcool.

Department of Psychology, Texas State University, San Marcos, USA.

Oberle CD, et al. J Drug Educ. 2015;45(2):113-25.