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IACM-Bulletin du 29 avril 2011

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En juin dernier, le Rwanda a débuté une procédure afin d’autoriser l’utilisation du cannabis à des fins strictement médicales. C’est le premier pays africain à entamer une telle procédure. La loi proposée prévoit que le cannabis ne soit administré que dans des établissements de santé afin de soulager la douleur et certains symptômes de maladies graves. Le ministre de la Santé, le Dr Richard Sezibera, alors qu’il présentait le projet au parlement, a indiqué que l’objectif de la loi est de protéger la population, « tout en s’assurant que les drogues et les psychotropes ne soient disponibles qu’à des fins médicales et scientifiques.»

Si cette nouvelle loi est votée, le Rwanda, comme les Pays-Bas, Israël, et le Canada, sera un pays où, munis de la prescription d’un médecin, les malades pourront posséder légalement de petites quantités de cannabis pour soulager des symptômes débilitants chroniques tels que les douleurs neuropathiques, et les effets secondaires de la chimiothérapie.

Pour plus d’information :

http://www.theeastafrican.co.ke/news/Ill+and+need+marijuana+Head+south+to+Rwanda/-/2558/1145978/-/5alxgv/-/index.html

(Source: East African (Kenya) du 18 avril 2011)

Etats-Unis — Le gouverneur du Montana a opposé son véto à un projet de loi qui aurait abrogé la loi sur le cannabis médical

Le 13 avril, le gouverneur Brian Schweitzer a opposé son véto à la loi qui aurait abrogé la loi sur le cannabis médical, que les électeurs avaient déjà approuvée. Il a en effet indiqué que ce serait aller contre la volonté des électeurs. De nombreuses difficultés relatives à la procédure de régulation d’un produit, que le gouvernement fédéral juge dangereux et addictif, ont surgi dans les 15 états (ainsi que dans le District de Colombie) disposant d’une législation sur le cannabis médicinal. Les usagers ne sont pas poursuivis dès qu’ils se soumettent à la législation en vigueur dans leur état.

Mais la chambre du Montana a suivi un chemin différent : elle a voté une loi qui va à l’encontre de la loi de 2004, pourtant approuvée par les électeurs. Les représentants du parti républicain, au Sénat et à la chambre, ont indiqué que le cannabis n’était pas géré de manière sécuritaire, car il attirait les délinquants et favorisait la dépendance des jeunes. Le gouverneur Schweitzer a indiqué que la loi avait été rédigée trop vite, sans anticiper des conséquences, mais qu’elle répondait aux besoins médicaux des citoyens. « Je crois que la solution n’est pas dans l’abrogation, mais dans l’amendement afin de ne pas déroger à l’intention première, » a-t-il indiqué.

Pour plus d’information : http://hosted.ap.org/dynamic/stories/U/US_MEDICAL_MARIJUANA_MONTANA?SITE=FLTAM&SECTION=HOME&TEMPLATE=news_generic.htm

- http://www.reuters.com/article/2011/04/13/us-marijuana-montana-idUSTRE73C6WQ20110413

(Sources: Associated Press du 13 avril 2011, Reuters du 13 avril 2011)

Canada — une cour de l’Ontario a statué que la loi sur le cannabis médicinal était inconstitutionnelle

Une cour de l’Ontario a dénoncé la loi canadienne relative à la possession et la culture de cannabis, car le programme fédéral relatif à l’utilisation du cannabis à des fins médicales n’assurerait pas un accès à ce produit à ceux qui ont en besoin. Le gouvernement fera appel de cette décision auprès d’une plus haute cour.

La législation de l’Ontario est née du défi constitutionnel de Matthew Mernagh, un homme dont le bien-être dépend du cannabis qui diminue ses souffrances liées à une fibromyalgie et une scoliose. Le programme de cannabis médicinal du Canada autorise la culture et détermine la quantité de cannabis que les patients peuvent acheter, ainsi que les quantités nécessaires à leur traitement. Plus de 9 800 Canadiens ont légalement le droit de posséder du cannabis médicinal. Prés de 5600 personnes ont une licence pour cultiver et 1837 personnes ont une licence qui les autorise à cultiver pour une autre personne. Pourtant, le juge Donald Taliano a indiqué dans sa décision du 11 avril, que Mernagh n’a pu trouver un médecin qui lui fournisse une autorisation de cannabis. D’autres patients se trouvent dans la même situation, a remarqué le juge, et ceci force des personnes très malades à se procurer du cannabis de manière illégale.

Pour plus d’information :

http://stage.www.winnipegfreepress.com/breakingnews/marijuana-law-unconstitutional-ontario-court.html?device=mobile

(Sources: Reuters du 13 avril 2011, Winnipeg Free Press du 14 avril 2011)

En bref

Economy — GW Pharmaceuticals

Le 11 avril, la compagnie britannique GW Pharmaceuticals a annoncé qu’elle avait conclu un accord d’exclusivité avec Novartis Pharma pour la commercialisation de l’extrait de cannabis Sativex, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Asie (à l’exclusion de la Chine et de Hong Kong), au Moyen-Orient (à l’exclusion d’Israël, la Palestine), et en Afrique. Les termes du contrat stipulent que Novartis détiendra les droits exclusifs de commercialisation du Sativex et sera responsable des modalités réglementaires. (Sources: communiqué de GW Pharmaceuticals du 11 avril 2011, Reuters du 11 avril 2011)

L’extrait de cannabis Sativex a été approuvé en République Tchèque comme traitement de la spasticité liée à la sclérose en plaques. Cette approbation fait suite à celle de la Grande-Bretagne, et de l’Espagne. Il est attendu que d’autres pays européens suivent la même voie dans les mois prochains. (Source: communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 15 avril 2011)

Science — séance de travail sur l’usage médical du cannabis

Le 8 juillet 2011, pendant le meeting du ICRS, le CCIC (Canadian Consortium for the Investigation of Cannabinoids) organise un symposium sur les cannabinoïdes et leur pratique médicale. Cecilia Hillard, Linda Parker, Donald Abrams, Sachin Patel, Diego Centonze, William Notcutt, and Mark Ware prendront la parole. Pour plus d’information : www.ccic.net/symposium. (Source: Communication personnelle)

Le gouvernement réexaminera les recommandations destinées à la décriminalisation de la possession de petites quantités de cannabis destinées à un usage personnel ou religieux. Il évaluera un rapport de 2001 de la National Commission for Ganja (nom commun local du cannabis). La commission nommée par le gouvernement a indiqué que la drogue « était culturellement ancrée dans le pays et qu’un usage modéré n’avait pas d’effet négatif sur la santé de ses consommateurs. » (Source: Associated Press du 12 avril 2011)

Science — Neuroprotection

Selon un groupe de chercheurs israéliens, le N-arachidonoyl-L-serine, un composant cérébral relié structurellement aux endocannabinoïdes est, sur le modèle animal, à la suite d’une blessure cérébrale, neuroprotecteur. Les effets protecteurs sont principalement liés à une commande indirecte via le récepteur CB2 et les canaux TRPV1, mais non pas via les récepteurs GPR55 ou CB1. (Source: Cohen-Yeshurun A, et coll. J Cereb Blood Flow Metab. 2011 Apr 20. [in press])

Science — douleur

Des scientifiques de la compagnie pharmaceutique Pfizer se sont intéressés aux effets d’un bloquant du FAAH, une enzyme responsable de la dégradation de l’anandamide, dans cas de la douleur inflammatoire chez le rat. Ils se sont intéressés au composé PF-04457845, en situation d’exposition longue, après une administration orale de 24 heures. (Source: Ahn K, et al. J Pharmacol Exp Ther. 2011 Apr 19. [in press])

Science — Psychose

A l’hôpital universitaire de psychiatrie infantile de Berne, Suisse, l’effet du cannabis sur le début d’une psychose a été étudié. 625 personnes atteintes d’un premier épisode de psychose entre 14 et 29 ans ont été étudiés. Seule, la consommation de cannabis dés l’âge de 14 ans ou avant, a été associée à un début à un plus jeune âge. Les scientifiques en ont conclu que la consommation de cannabis « pourrait exercer un effet indirect sur la maturation du cerveau en fonction de l’âge du début de la consommation, et potentiellement sur les sujets sensibles au cannabis. » (Source: Schimmelmann BG, et coll. Schizophr Res. 16 avril 2011. [in press])

Science — effets psychotropes du THC

Selon une étude menée à l’Université d’Utrecht, Pays-Bas, le THC augmente la perfusion dans certaines parties du cerveau (cortex antérieur cingulaire, cortex frontal supérieur, insula) et diminue la perfusion dans d’autres ( gyrus occipital et post-central). 23 sujets sains participaient à cette étude contrôlée avec placebo. (Source: van Hell HH, et coll. Int J Neuropsychopharmacol. 14 avril 2011:1-12. [in press])

Science — Hépatite

Des scientifiques de l’Université de Caroline du Sud, Etats-Unis, se sont intéressés aux effets du cannabidiol (CBD) dans des cas d’hépatite aiguë induite chimiquement chez des souris. Le CBD a réduit l’inflammation en augmentant le nombre de certaines cellules (cellules suppressives d’origine myéloïde) par l’activation des récepteurs vanilloides TRPV1. (Source: Hegde VL, et al. PLoS One 2011;6(4):e18281.)

Science — matière blanche cérébrale

A l’Ecole Médicale de Harvard, Boston, Etats-Unis, les effets du cannabis sur le cerveau ont été étudiés en comparant 15 consommateurs de cannabis réguliers avec 15 non-consommateurs. Il a été mis en évidence que la consommation de cannabis précoce est associée à des modifications de la matière blanche de la partie frontale du cerveau. (Source: Gruber SA, et coll. Exp Clin Psychopharmacol. 11 avril 2011. [in press])

Science — trouble du stress post-traumatique (PTSD)

Aux Etats-Unis, dans une étude portant sur 5672 adultes, le diagnostic de trouble de stress post-traumatique a été associé à une consommation de cannabis longue et quotidienne pendant l’année avant l’étude. (Source: Cougle JR, et coll. Psychol Addict Behav. 11 avril 2011. [in press])

Science — nausées

Selon des expériences réalisées sur des cellules, au National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, à Bethesda, Etats-Unis, le THC et le CBD (cannabidiol) inhibent, chez l’homme, la fonction des récepteurs 5-HT(3A). L’activation de ce récepteur cause des nausées, des vomissements, de l’anxiété et de l’excitation nerveuse. D’autres bloquants de ce récepteur sont antiémétiques, (tels que l‘ondansetron), antidépresseurs (tels que le mianserin) et anti psychotiques tels que la clozopine. (Source: Xiong W, et al. Neuroscience. 5 avril 2011. [in press])

Science — grossesse

A l’hôpital infantile Sophia, à Rotterdam, Pays-Bas, le comportement de 4077 enfants âgés de 18 mois a été associé avec la consommation de substances au début de la grossesse. La consommation de cannabis a été associée à une légère aggravation du risque de comportement agressif et de problèmes d’attention chez les filles, mais pas chez les garcons. (Source: Marroun HE, et coll. Drug Alcohol Depend. A avril 2011. [in press])