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IACM-Bulletin du 1 avril 2011

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Science — rĂŽle possible du cannabis dans la rĂ©gression spontanĂ©e de l’astrocytome dans 2 cas

Des scientifiques de l’hĂŽpital pour enfants de Colombie-Britannique, Ă  Vancouver, Canada, ont rapportĂ© deux cas d’enfant prĂ©sentant un astrocytome pilocytique dont ils ont Ă©tĂ© opĂ©rĂ©s. Dans les deux cas, la tumeur cĂ©rĂ©brale n’a pas Ă©tĂ© complĂštement enlevĂ©e. Dans les trois annĂ©es qui ont suivi l’intervention, dans un des cas, la taille de la tumeur est restĂ©e identique, et dans l’autre cas, il a Ă©tĂ© notĂ© une lĂ©gĂšre augmentation suivie d’une rĂ©gression significative (rĂ©duction de la masse tumorale) des deux tumeurs rĂ©siduelles. Il n’a Ă©tĂ© administrĂ© Ă  ces patients aucun traitement adjuvant. Les chercheurs ont notĂ© que « les tumeurs ont rĂ©gressĂ© lors des pĂ©riodes de prise de cannabis inhalĂ©, ce qui accroit la possibilitĂ© du cannabis Ă  jouer un rĂŽle dans la rĂ©gression de la tumeur. »

L’astrocytome pilocytique est une tumeur du cerveau qui se prĂ©sente plus frĂ©quemment chez les enfants et les jeunes adultes. GĂ©nĂ©ralement ,ces tumeurs se dĂ©veloppent lentement, mais peuvent devenir trĂšs importantes. Elles sont considĂ©rĂ©es comme des tumeurs bĂ©nignes. Les auteurs ont indiquĂ© « qu’il est, de plus en plus reconnu, que la rĂ©duction des rĂ©sidus de ces tumeur n’est pas rare » et que « la cause de rĂ©gression pourrait correspondre Ă  une combinaison de facteurs. » Les chercheurs recommandent la prudence quant Ă  une nouvelle intervention chirurgicale pour de petits rĂ©sidus, mĂȘme si la taille augmente lĂ©gĂšrement, car la rĂ©gression peut se produire ultĂ©rieurement. La recherche, dans le futur, pourrait s’intĂ©resser Ă  l’effet de plus en plus reconnu du cannabis et des cannabinoĂŻdes sur les gliomes. »

(Source: Foroughi M, Hendson G, Sargent MA, Steinbok P. Spontaneous regression of septum pellucidum/forniceal pilocytic astrocytomas-possible role of Cannabis inhalation. Childs Nerv Syst 2011;27(4):671-9.)

Europe — procĂ©dure de reconnaissance mutuelle pour l’extrait de cannabis Sativex se termine avec les recommandations pour son approbation dans 6 pays europĂ©ens

Dans un communiquĂ© de presse, la compagnie pharmaceutique britannique GW Pharmaceuticals et la compagnie espagnole Almirall ont annoncĂ© que les autorisations nationales pour le Sativex, afin de traiter la spasticitĂ© de la sclĂ©rose en plaques, sont attendues en Allemagne, en Italie, au Danemark, en SuĂšde, en Australie, et dans la RĂ©publique tchĂšque en 2011 ou 2012. L’arrivĂ©e de ce mĂ©dicament est attendue en Allemagne, Danemark et SuĂšde dĂ©s 2011. Suite aux autorisations obtenues au Royaume-Uni et en Espagne en 2010, l’objectif de cette ProcĂ©dure de Reconnaissance Mutuelle pour les pays europĂ©ens est d’étendre Ă  six autres pays europĂ©ens l’autorisation du Sativex. Cette procĂ©dure est maintenant Ă©tablie avec les autoritĂ©s rĂ©gulatrices des six autres pays europĂ©ens, ce qui indique que le Sativex est un produit qui peut ĂȘtre lĂ©galement autorisĂ©.

L’étape suivante du processus est soumise Ă  la lĂ©gislation nationale de chaque pays. Elle inclut laformulation Ă©crite sur l’étiquettage du produit et l’obtention de l’agrĂ©ment propre Ă  chaque pays. GW Pharmaceuticals et Almirall attendront alors que chaque pays donne son autorisation de commercialisation. Avant la fin de 2011, ils espĂšrent le lancement du mĂ©dicament en Allemagne, au Danemark et en SuĂšde, puis avant 2012, dans les autres pays europĂ©ens. C’est la compagnie GW Pharmaceuticals qui a dĂ©veloppĂ© le Sativex et Almirall qui en dĂ©tient les droits commerciaux, Ă  l’exception du marchĂ© du Royaume-Uni.

(Source: communiquĂ© de presse de GW Pharmaceuticals et d’Almirall, le 22 mars 2011)

Etats-Unis — le National Cancer Institute reconnaĂźt les bĂ©nĂ©fices potentiels du cannabis mĂ©dicinal pour les personnes atteintes de cancer

Dans la section « MĂ©decine complĂ©mentaire et alternative » de son site, l’Institut National sur le Cancer, pour la premiĂšre fois, donne des informations sur le cannabis et les cannabinoĂŻdes. Dans la section « Informations gĂ©nĂ©rales », le texte dit: « les bĂ©nĂ©fices potentiels du cannabis mĂ©dicinal pour les personnes atteintes de cancer sont multiples : effet anti Ă©mĂ©tique, stimulation de l’appĂ©tit, soulagement de la douleur, et amĂ©lioration du sommeil. Dans le cas d’une pratique intĂ©grative oncologique, le mĂ©decin pourra recommander le cannabis mĂ©dicinal, non pas seulement pour le traitement des symptĂŽmes de bien-ĂȘtre, mais aussi pour son effet antitumoral. »

Dans la section « Attestations relatives au cannabis et aux cannabinoĂŻdes », le texte dit : « actuellement, il n’y a pas suffisamment de preuves pour traiter les symptĂŽmes liĂ©s au cancer, ou ceux liĂ©s aux effets secondaires, en dehors du contexte dĂ©terminĂ© des essais cliniques. » Dans la section « Effets contraires », le textedit : « les cannabinoĂŻdes ont un profil de sĂ©curitĂ© favorable. Contrairement aux rĂ©cepteurs opiacĂ©s, les rĂ©cepteurs aux cannabinoĂŻdes ne se situent pas dans la zone des terminaisons cervicales qui contrĂŽlent la respiration. Ainsi, les overdoses mortelles dues Ă  la suppression de la respiration ne peuvent pas se produire. Parce que les rĂ©cepteurs aux cannabinoĂŻdes sont prĂ©sents dans tous les tissus du corps, et non pas seulement dans le systĂšme nerveux central, les effets contraires qui peuvent ĂȘtre rencontĂ©s sont la tachycardie, l’hypotension, l’injection conjonctivale, la bronchodilatation, le relĂąchement musculaire, et la baisse de la motilitĂ© gastro-intestinale. Bien que les cannabinoĂŻdes soient considĂ©rĂ©s par certains comme une drogue, son potentiel de dĂ©pendance est considĂ©rablement plus faible que celui d’autres produits prescrits ou d’autres substances dont l’abus est nĂ©faste ».

Pour plus d’information:

http://www.cancer.gov/cancertopics/pdq/cam/cannabis/healthprofessional

(Source: site du National Cancer Institute, derniĂšre mise Ă  jour: 17 mars 2011)

Etats-Unis — larges disparitĂ©s entre les Ă©tats sur la loi relative Ă  l’usage mĂ©dical du cannabis

Dans le New Jersey, les personnes sĂ©rieusement malades pourront, dĂšs cet Ă©tĂ©, avoir accĂšs au cannabis. C’est dans cet Ă©tat que la loi relative Ă  l’usage du cannabis est la plus restrictive. Elle est donc observĂ©e par d’autres Ă©tats. Seuls les patients du New Jersey qui souffrent de maladies telles que le VIH, un cancer ou une sclĂ©rose en plaques pourront se faire prescrire du cannabis mĂ©dicinal, et ce, seulement si les autres traitements ne les ont pas soulagĂ©s. La loi interdit aussi aux patients de cultiver, Ă  leur domicile, leur propre cannabis. RĂ©cemment, le DĂ©partement de la SantĂ© du New Jersey a conclu des contrats avec 6 organisations Ă  but non lucratif pour qu’elles cultivent et fournissent le cannabis aux six centres autorisĂ©s.

Quelques lĂ©gislateurs, dans des Etats comme le Maryland et la Pennsylvanie, oĂč l’usage mĂ©dical du cannabis a Ă©tĂ© proposĂ©, observent le systĂšme du New Jersey, comme modĂšle possible, Ă  l’opposĂ© de systĂšmes plus laxistes comme ceux de la Californie ou du Montana. La Californie permet Ă  ses patients souffrants d’un large spectre de pathologies de faire pousser leur cannabis ou de l’obtenir Ă  partir de la prescription de leur mĂ©decin dans un dispensaire. Quinze Ă©tats, ainsi que le District de Colombie, autorisent l’usage mĂ©dical du cannabis. La loi du District de Colombie, qui a Ă©tĂ© votĂ©e l’an dernier, permet aux patients atteints de certaines pathologies de se procurer le cannabis seulement auprĂšs des dispensaires que la ville supervise. Les partisans de l’usage mĂ©dical du cannabis s’inquiĂštent que la loi du New Jersey ne soit un modĂšle si sĂ©vĂšre qu’il ne puiss ĂȘtre appliquĂ© par les patients qui en ont besoin.

Pour plus d’information:

http://www.reuters.com/article/2011/03/22/us-marijuana-newjersey-idUSTRE72L77P20110322

(Source: Reuters du 22 mars 2011)

En bref

Etats-Unis — Rhode Island et Hawaii

Actuellement, 3271 patients enregistrés auprÚs du Département de la Santé de Rhode Island sont autorisés à obtenir du cannabis à des fins médicales. A Hawaii, ils sont environ 8000. (Sources: Providence Business News du 15 mars 2011; Honolulu Star-Advertiser du 20 mars 2011)

Science — grossesse

Des chercheurs du Quillen College of Medicine Ă  Johnson City, Etats-Unis, se sont intĂ©ressĂ©s aux effets de la consommation de drogues sur le poids de l’enfant Ă  venir. Ils ont trouvĂ© que l’arrĂȘt du tabac avait un impact plus important sur le poids de l’enfant Ă  la naissance que l’arrĂȘt de la prise de drogues dures. Le tabac, comme les drogues dures, rĂ©duisent le poids de l’enfant, alors que le cannabis n’a pas d’effet nĂ©gatif sur ce poids. Ils ont conclu que « les efforts d’intervention devraient mettre l’emphase sur le fait que l’arrĂȘt du tabac est tout aussi important que l’arrĂȘt de la prise de drogues, quand on dĂ©sire amĂ©liorer les consĂ©quences de la grossesse. » (Source: Bailey BA, et coll. Matern Child Health J. 22 mars 2011. [in press])

Science — anorexie nerveuse

Selon une Ă©tude menĂ©e sur le modĂšle animal de l’anorexie nerveuse Ă  l’UniversitĂ© Monash, Ă  Clayton, Australie, le THC diminue la perte de poids. Le THC, si on le combine avec un rĂ©gime Ă  base de graisses, augmente la prise de nourriture, diminue l’activitĂ© de course (dans la roue) et attĂ©nue la perte de poids chez le rat anorexique. Les chercheurs ont notĂ© que leurs donnĂ©es montrent « l’efficacitĂ© du systĂšme endocanabinoĂŻde dans l’attĂ©nuation de la perte de poids associĂ©e au dĂ©veloppement de l’anorexie, via un mĂ©canisme qui rĂ©duit les dĂ©penses d’énergie. » (Source: Verty AN, et coll. Neuropsychopharmacology. 16 mars 2011. [in press])

Science — sclĂ©rose en plaques

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’HĂŽpital Universitaire d’Aristote, Ă  Thessalonique, GrĂšce, l’administration de l’endocannabinoĂŻde 2-arachidonoylglycĂ©rol (2AG) amĂ©liore l’encĂ©phalomyĂ©lite auto-immune expĂ©rimentale chronique et aiguĂ«, un modĂšle animal de la sclĂ©rose en plaques. (Source: Lourbopoulos A, et coll. Brain Res. 12 mars 2011. [in press])

Science — foie

Selon une Ă©tude menĂ©e au National Institutes of Health, Ă  Bethesda, Etats-Unis, l’activation du rĂ©cepteur CB1 est nĂ©cessaire Ă  la rĂ©gĂ©nĂ©ration des tissus du foie. Des souris sans rĂ©cepteurs CB1 et les souris normales traitĂ©es avec des antagonistes aux rĂ©cepteurs CB1, prĂ©sentent une rĂ©gĂ©nĂ©ration plus faible aprĂšs l’ablation chirurgicale des 2/3 du foie. Les chercheurs ont conclu que « l’activation du rĂ©cepteur CB1-R hĂ©patique par l’anandamide active la rĂ©gĂ©nĂ©ration du foie. » (Source: Mukhopadhyay B, et al. Proc Natl Acad Sci U S A. 7 mars 2011. [in press])