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IACM-Bulletin du 8 septembre 2010

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Science — synthĂšse du THC par une bactĂ©rie gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e

Des scientifiques de l’UniversitĂ© Technique de Dormund, Allemagne, ont modifiĂ© gĂ©nĂ©tiquement une bactĂ©rie afin que celle-ci synthĂ©tise le cannabinoĂŻde psychoactif principal du cannabis. Le 17 aoĂ»t, Oliver Kayser, membre de l’universitĂ©, a indiquĂ© que ce procĂ©dĂ© vise Ă  produire du THC (dronabinol) plus facilement et donc Ă  moindre coĂ»t en comparaison du procĂ©dĂ© utilisĂ© actuellement en Allemagne.

Jusqu’à prĂ©sent, en Allemagne, le dronabinol Ă©tait produit Ă  partir de chanvre industriel. Le cannabidiol (CBD) en Ă©tait extrait chimiquement et Ă©tait ensuite transformĂ© en THC. L’extraction du chanvre contenant beaucoup de THC n’est pas autorisĂ©e en Allemagne. Ce mode de fabrication synthĂ©tique du dronabinol serait plus couteux que le nouveau procĂ©dĂ©. Avec le nouveau procĂ©dĂ©, Olivier Kayser estime les coĂ»ts de production Ă  environ 2,500 euros par kilogramme de THC. Ce sont les bactĂ©ries E. coli, aux gĂšnes isolĂ©s, responsables de la production de THC qui sont utilisĂ©s. L’universitĂ© de Dortmund et une compagnie pharmaceutique envisagent la crĂ©ation d’une entreprise pour produire du THC selon ce procĂ©dĂ©.

Pour plus d’informations :

http://derstandard.at/1281829392202/Tetrahydrocannabinol-Bakterien-koennen-ohne-viel-Aufwand-Cannabis-Wirkstoff-produzieren

(Source: Standard du 17 août 2010)

Allemagne — intention de modification de la lĂ©gislation sur les narcotiques en vue d’approbation du sativex

Le gouvernement voudrait permettre aux compagnies pharmaceutiques de postuler en vue de l’approbation des mĂ©dicaments Ă  base de cannabis. Dans un communiquĂ©, le gouvernement a Ă©crit : « Maintenant qu’en Europe (Grande-Bretagne) un mĂ©dicament Ă  base d’extrait de cannabis utilisĂ© pour le traitement symptomatique de la sclĂ©rose en plaques a Ă©tĂ© approuvĂ©, il est nĂ©cessaire de lever l’interdiction gĂ©nĂ©rale du cannabis pour des demandes d’usage mĂ©dical Ă  venir, et ce, en vue d’une approbation de ce mĂ©dicament. » Comme dans d’autres pays europĂ©ens, qui ont autorisĂ© ou ont l’intention d’autoriser le sativex, ce changement de la lĂ©gislation serait limitĂ© aux mĂ©dicaments Ă  base de cannabis autorisĂ©s par les autoritĂ©s de santĂ©. L’autorisation du sativex en Allemagne est attendue pour 2011 et sera limitĂ©e au traitement de la spasticitĂ© de la sclĂ©rose en plaques.

Le gouvernement suit les recommandations du comitĂ© d’experts sur les narcotiques qui s’est rĂ©uni le 3 mai. Il s’agit d’une reclassification du « cannabis (marijuana, la plante, et les parties de plantes qui appartiennent Ă  l’espĂšce cannabis) du tableau I au tableau II de la loi sur les narcotiques, dans la mesure oĂč celui-ci est destinĂ© Ă  la production de prĂ©parations thĂ©rapeutiques. » Le comitĂ© recommande aussi d’ajouter l’alinĂ©a suivant Ă  l’annexe III de la loi sur les narcotiques : « l’extrait de cannabis (extrait obtenu Ă  partir des plantes et des parties de plantes appartenant Ă  l’espĂšce cannabis) » et seulement « pour les prĂ©parations approuvĂ©es comme mĂ©dicament ». L’annexe I de la loi allemande sur les narcotiques inclut des substances qui ne peuvent ĂȘtre prescrites et qui ne sont pas commercialisables, telles que l’hĂ©roĂŻne, la cocaĂŻne, le LSD et le cannabis. L’inclusion de l’extrait de cannabis dans l’annexe III de la loi se rĂ©fĂšre Ă  l’approbation attendue du sativex.

Pour un commentaire plus approfondi, en allemand, sur les changements de la loi :

http://www.cannabis-med.org/nis/data/file/stellungnahme_2010.pdf

(Source: projet de loi de la 25e ordonnance pour la modification de la législation de la loi allemande sur les narcotiques)

Allemagne — l’Institut fĂ©dĂ©ral des mĂ©dicaments rejette la culture du cannabis Ă  des fins mĂ©dicales

L’Institut fĂ©dĂ©ral des mĂ©dicaments (BfArM) qui est sous la responsabilitĂ© du ministĂšre de la SantĂ© a sommĂ© un patient atteint de sclĂ©rose en plaques de ne pas cultiver lui-mĂȘme du cannabis. La notification, datĂ©e du 10 aoĂ»t, a Ă©tĂ© formulĂ©e avec des prĂ©cautions sĂ©curitaires relatives Ă  la culture au domicile, aux indications sur les dangers d’abus, Ă  l’usage d’une substance non standardisĂ©e et aux dommages Ă  la rĂ©putation internationale de l’Allemagne. De plus, le BfArM indique que le demandeur peut acheter du cannabis mĂ©dicinal dans une pharmacie. Michael Fischer, habitant de Mannheim, a eu besoin de cannabis pendant de nombreuses annĂ©es, et a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment acquittĂ© lors d’une procĂ©dure pour la violation de la loi sur les narcotiques. Il agissait alors en Ă©tat d’urgence.

Il a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exemptĂ© par le BfArM pour pouvoir utiliser du cannabis pharmaceutique importĂ© des Pays-Bas. Mais compte tenu des ses besoins importants, il lui en coĂ»te 1,500 euros (environ 1,900 US Dollars), et il semble donc que la seule alternative soit l’autoproduction. Le BfArM n’a pas rĂ©pondu Ă  sa demande pendant plusieurs annĂ©es malgrĂ© la dĂ©cision de la Cour Administrative FĂ©dĂ©rale du 10 mai 2005, qui mentionnait qu’en cas d’une exception pour usage mĂ©dical, une demande de culture personnelle doit ĂȘtre examinĂ©e. La Cour stipule aussi que : « le renvoi Ă  un mĂ©dicament qui n’est pas encore disponible, ni financiĂšrement abordable par la plupart des citoyens ne constitue pas une alternative pour Ă©veiller l’intĂ©rĂȘt du public quant Ă  l’usage du cannabis pour combattre la maladie. »

Seule une demande pour dĂ©faut de s’adresser Ă  la Cour Administrative de Cologne a conduit Ă  cette dĂ©cision du BfArM. Cette dĂ©cision s’est apparemment basĂ©e sur une directive du MinistĂšre FĂ©dĂ©ral de la SantĂ©, car des notes dans les dossiers de MR. Fischer au BfArM indiquent que : « l’octroi d’une autorisation de culture au domicile est motivĂ© par sa thĂ©rapie et que, compte tenu de la situation prĂ©caire du demandeur, sans autre alternative. C’est maintenant au MinistĂšre de la SantĂ© de prendre la dĂ©cision. »

Plus d’informations dans l’ACM-Mitteilungen du28 aoĂ»t 2010:

http://www.cannabis-med.org/german/acm-mitteilungen/ww_de_db_cannabis_artikel.php?id=66

(Sources: Notification du BfArM du 10 août 2010, communiqué de presse du Dr. Oliver Tolmein du18 août 2010)

Allemagne — le producteur de cannabis Bedrocan internationalise son activitĂ© en vue d’obtenir Ă  terme l’approbation des autoritĂ©s de santĂ© des Etats-Unis

Bedrocan International, qui est depuis peu basĂ© Ă  Oakland, Etats-Unis, est une filiale de Bedrocan BV, Pays-Bas. Depuis 2003, Bedrocan produit du cannabis mĂ©dicinal standardisĂ© rĂ©pondant Ă  des normes de qualitĂ©, sous le contrĂŽle de du MinistĂšre de la SantĂ© des Pays-Bas qui dĂ©livre les ordonnances en pharmacie. La sociĂ©tĂ© essaye aussi d’obtenir une autorisation de produire du cannabis pour le compte du gouvernement israĂ©lien. Michael Sautman, PrĂ©sident de Bedrocan International tente d’introduire la compagnie dans l’industrie grandissante du cannabis mĂ©dicinal aux Etats-Unis et d’aider Ă  professionnaliser la production.

Le but de M. Sautman est d’utiliser le processus amĂ©ricain d’approbation des mĂ©dicaments afin de lĂ©galiser le cannabis mĂ©dicinal dans tout le pays.

Le processus pour obtenir une autorisation de l’Administration Food and Drug des Etats-Unis (FDA) est extrĂȘmement long et coĂ»teux. Il existe de nombreuses barriĂšres rĂ©gulatrices au plan de Bedrocan. Afin de faire de la recherche sur le cannabis qui soit approuvĂ©e par la FAD, les scientifiques doivent travailler Ă  partir de cannabis dont la source est autorisĂ©e par le gouvernement fĂ©dĂ©ral. Actuellement seule l’UniversitĂ© du Mississippi y est autorisĂ©e. Obtenir la permission du gouvernement est difficile. Les scientifiques pourraient aussi cultiver leur propre cannabis de recherche, mais ils ont pour cela, besoin d’une autorisation fĂ©dĂ©rale, et jusqu’à prĂ©sent de telles demandes ont toujours Ă©tĂ© refusĂ©es.

Pour plus d’informations :

http://www.baycitizen.org/marijuana/story/dutch-company-enters-oakland-pot-scene/

(Source: Bay Citizen du 13 août 2010)

En bref

Science — MotilitĂ© intestinale

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’UniversitĂ© St George's, Londres, les cannabinoĂŻdes induisent une rĂ©duction de la frĂ©quence du pacemaker de la motilitĂ© de l’estomac. Les chercheurs ont observĂ© une augmentation de la motilitĂ© aprĂšs l’administration d’une substance (apomorphine) qui provoque la rĂ©gurgitation chez l’animal. Ils ont notĂ© que leur recherche avec le cannabinoĂŻde synthĂ©tique WIN 55,212-2 "rĂ©vĂšle de nouveaux aperçus du mĂ©canisme qui rĂ©gule la dĂ©croissance de la motilitĂ© induite par les cannabinoĂŻdes. » (Source: Percie du Sert N, et al. Neurogastroenterol Motil. 22 aout 2010. [in press])

Science — vieillir

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de Bonn, Allemagne, les souris sans rĂ©cepteurs CB1 Ă  la suite d’une modification gĂ©nĂ©tique prĂ©sentent un amenuisement accĂ©lĂ©rĂ© de leurs facultĂ©s cognitives et de leur mĂ©moire. Ces changements, similaires Ă  ceux du vieillissement, sont limitĂ©s Ă  leurs facultĂ©s cognitives et Ă  la structure de la peau. Les autres organes ne prĂ©sentaient pas de signe de vieillissement. Les chercheurs ont conclu que : « le manque de rĂ©cepteurs CB1 n’implique pas, en gĂ©nĂ©ral, un vieillissement accĂ©lĂ©rĂ©. » (Source: Bilkei-Gorzo A, et al. Neurobiol Aging. 17 aoĂ»t 2010. [in press])

Science — douleur arthritique

Selon une Ă©tude menĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de Nottingham, Royaume-Uni, les niveaux d’endocannabinoĂŻde anandamide (AEA) et de 2-arachidonoyl glycĂ©rol (2-AG) augmentent dans la moelle Ă©piniĂšre des rats souffrants d’arthrite d’origine expĂ©rimentale. L’arthrite a Ă©tĂ© provoquĂ©e par l’injection d’un produit chimique dans les articulations. Les rĂ©cepteurs CB1 et CB2 sont impliquĂ©s dans le contrĂŽle de la douleur. Les chercheurs ont notĂ© que le contrĂŽle original des rĂ©ponses des neurones de la moelle Ă©piniĂšre par les rĂ©cepteurs CB(2) Ă©piniĂšres suggĂšre que ce systĂšme de rĂ©ception pourrait ĂȘtre important pour moduler la douleur de l’arthrite. (Source: Sagar DR, et al. Arthritis Rheum. 18 aoĂ»t 2010. [in press])

Science — maladie d’ Huntington

Les chercheurs de Leuven, Belgique, ont comparĂ© la distribution des rĂ©cepteurs CB1 de 20 patients souffrants de la maladie d’Huntington et ceux de 14 patients sains. Ils ont observĂ© une diminution importante de la disponibilitĂ© des CB1 de la matiĂšre grise des patients, mĂȘme au dĂ©but de la maladie. Ils ont notĂ© qu’à leur connaissance, c’est la premiĂšre fois que l’on observe in vivo une modification du systĂšme endocannabinoĂŻde dans une maladie neurologique. » (Source: Van Laere K, et al. J Nucl Med.18 aoĂ»t 2010. [in press])

Science — syndrome de colite

Les scientifiques du Centre MĂ©dical AcadĂ©mique d’ Amsterdam, Pays-Bas, se sont intĂ©ressĂ©s Ă  la sensibilitĂ© rectale de 10 patients prĂ©sentant un syndrome de colite et 12 volontaires Ă  qui il a Ă©tĂ© administrĂ© un placĂ©bo, et deux doses diffĂ©rentes de THC (5 et10 mg) dans un essai en double aveugle. Le THC n’a pas modifiĂ© les perceptions rectales de distension comparĂ©es au placĂ©bo des sujets sains ou des patients. Les chercheurs ont conclu que leurs rĂ©sultats : « s’inscrivent contre les agonistes CB comme outils diminuant l’hypersensibilitĂ© viscĂ©rale » chez les patients souffrants du syndrome de colite. (Source: Klooker TK, et al. Neurogastroenterol Motil. 16 aoĂ»t 2010. [in press])

Science — DĂ©gradation de l’anandamide

Selon une recherche menĂ©e Ă  l’UniversitĂ© Stony Brook, New York, la cyclooxygenase-2 (COX-2) possĂšde la capacitĂ© de dĂ©truire l’anandamide (AEA). La COX-2 est connue pour transmettre l’inflammation et contribue Ă  la neurodĂ©gĂ©nĂ©ration. L’anandamide est d’abord dĂ©gradĂ©e par l’acide gras amide hydrolase (FAAH). Les scientifiques ont notĂ© que leurs « rĂ©sultats situent le COX-2 comme un intermĂ©diaire du mĂ©tabolisme rĂ©gional AEA du cerveau de la souris. » (Source: Glaser S, et al. J Pharmacol Exp Ther. 11 aout 2010 Aug 11. [in press])