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IACM-Bulletin du 5 octobre 2006

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Science — la nabilone rĂ©duit les douleurs chez des patients souffrant de spasticitĂ©

Des chercheurs de l’universitĂ© de Innsbruck (Autriche) ont conduit une Ă©tude croisĂ©e avec le cannabinoĂŻde synthĂ©tique nabilone et un placebo chez 13 patients qui souffrent de douleurs chroniques induites par la spasticitĂ© du syndrome du motoneurone supĂ©rieur. Lors des tests, on a administrĂ© aux patients 1 mg de nabilone par jour lors d’une phase de traitement et un placebo lors d’une autre phase. 11 patients ont terminĂ© l’étude. La nabilone a provoquĂ© une rĂ©duction notable des douleurs sans pour autant influencer la spasticitĂ©, les fonctions motrices et les activitĂ©s quotidiennes. Dans l’ensemble, les effets secondaires ont Ă©tĂ© faibles. Parmi les deux patients qui ont abandonnĂ© l’étude, l’un a subi des signes de faiblesse importants mais passagers au niveau des extrĂ©mitĂ©s infĂ©rieures et, l’autre patient, a observĂ© une soudaine rechute de la sclĂ©rose en plaques.

Les motoneurones supérieurs sont des cellules nerveuses qui partent du cerveau à la moelle épiniÚre. La sclérose en plaques, ou autres troubles, provoque leur dégénérescence entraßnant la spasticité et des douleurs musculaires. La nabilone est un dérivé synthétique de THC possédant un profil pharmacologique similaire à celui-ci.

(Source : Wissel J, Haydn T, Muller J, Brenneis C, Berger T, Poewe W, Schelosky LD. Low dose treatment with the synthetic cannabinoid Nabilone significantly reduces spasticity-related pain : A double-blind placebo-controlled cross-over trial. J Neurol, du 20 septembre 2006; [publication Ă©lectronique avant impression])

Allemagne — bilan aprĂšs une annĂ©e d’activitĂ© de la pharmacie pour le cannabis

Selon un communiquĂ© de la pharmacie pour le cannabis, Ă  ce jour, 43 patients ont Ă©tĂ© admis au programme parrainage sur recommandation d’un mĂ©decin. 31 donneurs anonymes ont jusqu’à prĂ©sent fourni au moins une fois du cannabis aux patients admis. 15 donneurs se sont engagĂ©s Ă  fournir la totalitĂ© des besoins en cannabis mĂ©dical Ă  au moins un patient, dont deux qui s’occupent de deux patients et un de trois patients. Aujourd’hui, 22 patients sont encore sur la liste d’attente pour ĂȘtre parrainĂ©s. Aucune poursuite par les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales n’a Ă©tĂ© engagĂ©e Ă  ce jour contre l’activitĂ© de la pharmacie pour le cannabis mĂ©dical.

Le communiquĂ© a relatĂ© : « Nous considĂ©rons toujours comme scandaleux le fait d'exister parce que les politiciens et les autoritĂ©s d’une part n'assistent pas les personnes gravement malades et, d’autre part, continuent Ă  s'opposer effectivement Ă  cette forme de thĂ©rapie nĂ©cessaire afin que ces personnes ne soient plus condamnĂ©es Ă  subir des douleurs et des souffrances qui, pourtant, pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©es. Nous sommes tout Ă  fait conscients que notre projet ne peut pas rĂ©pondre intĂ©gralement Ă  l’étendue de souffrances endurĂ©es inutilement par les patients. Pour toutes ces raisons, nous avons le devoir de poursuivre notre activitĂ©. »

Site Internet de la pharmacie pour le cannabis : http://www.hanfapotheke.org

(Source : Annonce par la pharmacie pour le cannabis du 25 septembre 2006)

Science — le THC diminue la pression intraoculaire chez des patients atteints de glaucome

Des chercheurs britanniques ont Ă©tudiĂ© l’effet du THC et du CBD chez six patients avec une pression intraoculaire Ă©levĂ©e ou un glaucome. Au cours de cette Ă©tude croisĂ©e, on a administrĂ© 5 mg de THC, 20 mg de CBD, 40 mg de CBD et un placebo sur les muqueuses buccales des patients.

Deux heures aprĂšs la prise de THC par voie sublinguale, la pression intraoculaire (PIO) a Ă©tĂ© considĂ©rablement plus basse qu’aprĂšs la prise du placebo (en moyenne de 23,5 mm Hg versus 27,3 mm Hg). Quant Ă  quatre heures aprĂšs la prise, la pression mesurĂ©e avait Ă  nouveau atteint sa valeur initiale. Le CBD, en revanche, n’a pas fait baisser la pression intraoculaire ; le dosage plus Ă©levĂ© a mĂȘme conduit Ă  une lĂ©gĂšre augmentation de la tension, 4 heures aprĂšs la prise de la substance. L’acuitĂ© visuelle n’a pas Ă©tĂ© influencĂ©e de maniĂšre notable. L’un des patients a rĂ©agi au traitement Ă  base de THC avec un lĂ©ger accĂšs de panique passager. Les chercheurs ont conclu que « une dose unique par voie sublinguale de 5 mg de delta-9-THC pouvait rĂ©duire passagĂšrement la PIO et Ă©tait bien tolĂ©rĂ©e par la plupart des patients ».

(Source : Tomida I, Azuara-Blanco A, House H, Flint M, Pertwee RG, Robson PJ. Effect of sublingual application of cannabinoids on intraocular pressure: a pilot study. J Glaucoma. 2006 Oct; 15(5):349-353.)

En bref

Canada — programme de recherche

Suite Ă  une coupure au budget, communiquĂ©e cette semaine par le gouvernement canadien, les moyens financiers, initialement prĂ©vus pour la recherche clinique sur l’utilisation thĂ©rapeutique de cannabis, ne seront dĂ©sormais plus attribuĂ©s aux chercheurs. Le programme de recherche mĂ©dicale sur la marijuana, dotĂ© au dĂ©part de 7,5 millions de dollars, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1999. Or, jusqu’à prĂ©sent, une seule Ă©tude clinique avec du cannabis fumĂ© chez des patients souffrant de douleurs chroniques a Ă©tĂ© autorisĂ©e par les autoritĂ©s canadiennes. Cette Ă©tude sera poursuivie. (Source : NORML du 28 septembre 2006, http://www.cihr-irsc.gc.ca/e/4628.html)

Science — improgan

L’improgan est un nouvel analgĂ©sique sans opiacĂ©s et qui n’agit pas sur les rĂ©cepteurs connus des histamines ou des cannabinoĂŻdes. Il est bloquĂ© par un antagoniste des rĂ©cepteurs CB1 sans se lier Ă  ces derniers et ne produit aucun effet psychotrope, comme celui provoquĂ© par le cannabis. Des recherches rĂ©centes suggĂšrent que l'improgan pouvait libĂ©rer des endocannabinoĂŻdes ou activer de nouveaux sites de liaison spĂ©cifiques pour les cannabinoĂŻdes. Les chercheurs ont conclu que « les deux possibilitĂ©s rĂ©vĂšlent un fort potentiel pour le dĂ©veloppement d’une nouvelle forme de mĂ©dicaments contre les douleurs ». (Source : Flygare J, et al. Eur J Pharmacol, 26. August 2006; [publication Ă©lectronique avant impression])