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IACM-Bulletin du 12 septembre 2005

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Etats-Unis — le NIDA rejette une étude sur du cannabis en spray

Un protocole scientifique visant à étudier les types d'émissions produites par du cannabis en spray a été rejeté par le National Institute on Drug Abuse (NIDA) après un report légal de 18 mois. Dans son courrier signifiant le rejet du protocole, le NIDA avance que l'étude « ne contribuerait pas à enrichir de manière significative la base des connaissances scientifiques ».

Le protocole soumis au NIDA en février 2004 au nom des Chemic Laboratories dans le Massachusetts, visait à obtenir 10 grammes de marijuana auprès de ladite agence afin que les chercheurs puissent mener à bien une évaluation chimique du processus de vaporisation de cannabis. Du fait que le NIDA contrôle le seul canal de distribution de cannabis aux Etats-Unis, son refus empêche concrètement la mise en oeuvre de l'étude . L'étude sur la vaporisation vise à développer un système de distribution auprès des patients recourant à la marijuana médicale sans qu'ils aient besoin de fumer.

En 1999, une revue sur la marijuana et la santé menée par l'Institut de médecine de l'académie américaine des sciences avait mené le gouvernement à entreprendre des recherches sur des systèmes de distribution de cannabis sans fumée et rapidement opérationnels, du fait que les études ont montré que la vaporisation supprime les toxines respiratoires en chauffant le cannabis à une température à laquelle les vapeurs de cannabinoïdes se forment (typiquement autour de 180-190°C) mais en-dessous du point de combustion au niveau duquel la fumée nocive et les toxines associées (par exemple des hydrocarbures carcinogénétiques) se forment (à près de 230°C).

(Source: Communiqué de Presse du CaliforniaNORML du 25 août 2005)

Etats-Unis — la police autorise les patients Califoriens à transporter du cannabis dans leur voiture

Un nouveau règlement de la police routière de Californie (California Highway Patrol, CHP) permet à présent aux patients se déplaçant sur les routes de l'état de transporter jusqu'à 8 onces (environ 225 grammes) de cannabis s'ils sont détenteurs d'une carte d'identification d'utilisateur certifié ou d'une autorisation écrite d'un médecin.

Une circulaire adressée aux fonctionnaires du CHP stipule qu'un « individu doit être relâché et que la marijuana ne doit pas être saisie » si la personne est autorisée selon la loi de l'état à détenir de la marijuana à des fins médicales. Elle précise également que les fonctionnaires « ne doivent pas procéder à des contrôles routiers dans le but premier de lutter contre la consommation de drogues » lorsque celle-ci concerne l'utilisation autorisée de cannabis médical. Bien que les données disponibles sur les arrestations soient incomplètes, les défenseurs du cannabis médical soulignent que la police routière a été responsable de plus d'arrestations de patients et de donneurs de soins que toute autre organe de l'état.

Le porte-parole du CHP, Joe Whiteford, note que les autorités chargées de faire appliquer la loi, au départ, ne savaient pas exactement comment interpréter le jugement de la cour suprême des Etats-Unis. En Juin 2005, la cour a jugé que les utilisateurs de cannabis médical dans une douzaine d'états, dont la Californie, ne sont pas protégés contre des poursuites fédérales. Cependant, les magistrats ne se sont pas prononcés sur la loi de l'état entrée en vigueur en 1996 légalisant le cannabis médical.

Au cours d'un conférence de presse à l'initiative d'Americans for Safe Access, les patients et leurs défenseurs ont parlé d'avancée au sujet du changement de politique et ont prédit que d'autres organismes chargés de l'application de la loi allaient suivre dans le même sens.

(Sources: Associated Press du 28 août 2005, New York Times du 30 août 2005)

En bref

Etats-Unis — JAMA calls for reclassification

Un éditorial du Journal of the American Medical Association (JAMA) appelle à une reclassification du cannabis afin de légaliser son usage médical. « Une régulation convenable de la marijuana médicale requière une vision clairvoyante du gouvernement basée sur la santé publique, un agenda de recherche rigoureux, une relation médecin-patient confidentielle et un respect des patients qui cherchent à soulager leur douleur » précise l'éditorial. « Une première étape consisterait à reclassifier la marijuana comme drogue de classe II, à l'instar des substances de classe II que sont la cocaïne et la morphine, cela correspondant bien à la définition statutaire de présenter 'une utilisation médicale couramment acceptée associée à de sévères restrictions.' Ceci permettrait des prescriptions médicales soumises à une réglementation stricte sans interférer indûment avec la politique concernant les drogues. » (Source: Lawrence O. Gostin, JD. JAMA 2005;294:842-844)

Etats-Unis — extrait de Cannabis

Le 25 août, Brian Bayley, avocat de la DEA (Drug Enforcement Administration), a souligné au cours d'une audience tenue dans les quartiers généraux de la DEA à Arlington (Virginie) que le Dr. Mahmoud ElSohly, à la tête de la ferme de cannabis de l'Université du Mississippi, s'est vu octroyer une licence de la DEA afin d'extraire du cannabis à partir du cannabis NIDA. Il travaillera conjointement avec Mallinckrodt Pharmaceuticals. M. Bayley ajoute qu'ils envisagent de produire un extrait avec lequel Mallinckrodt souhaite effectuer des recherches cliniques et « lancer un produit qualifé, en l'absence de meilleure dénomination, de dronabinol naturel ». (Source: Transcription des propos de Brian Bayley du 25 août 2005, au sujet de Lyle E. Craker)

Royaume-Uni — arrestations de THC4MS

Trois membres de THC4MS, un groupe qui fournit une préparation de cannabis à des personnes souffrant de sclérose en plaques ont été arrêtés et inculpés de trafic de cannabis. Selon le groupe, THC4MS a envoyé plus de 33 000 barres de chocolat CannaBiz à plus de 1600 patients atteints de sclérose en plaques au cours des 10 dernières années. Lelzey Gibson, Mark Gibson et Marcus Davies encourent une peine de 1 à 4 ans de prison (Source: www.thc4ms.org)

Etats-Unis — Cour suprême

Le juge de la Cour suprême, John Paul Stevens, a qualifié le dernier jugement de la Cour suprême de juin 2005 sur le cannabis médical de « peu sage ». Au cours d'une conférence du barreau américain tenue à Las Vegas, il a précisé que le jugement découlait cependant strictement de la loi. M. Stevens a dû se prononcer en faveur du droit du gouvernement fédéral à poursuivre les patients consommant du cannabis à des fins médicales dans des états où cela est autorisé par les lois de l'état. Il souligne que les juges ont souvent dû faire face à un conflit entre leurs propres préférences en matière de politique publique et les décisions qu'ils se voyaient obligés d'adopter conformément à la loi. (Source: New York Times du 25 août 2005)

Science — douleur

Des chercheurs de l'Université de Georgie ont démontré qu'un blocage de la dégradation d'endocannabinoïdes augmentait l'analgésie induite par le stress. Ils ont inhibé l'enzyme qui dégrade les endocannabinoïdes, la FAAH (acide gras amidohydrolase). Cet effet a été aboli par un antagoniste récepteur CB1, ce qui suggère que les récepteurs CB1 servent de médiateurs pour cette forme d'analgésie. (Source: Suplita RL 2nd et al. Neuropharmacology 25 août 2005; [publication électronique avant impression])

Science — THC for inhalation

Des chercheurs néerlandais de l'Université de Groningue ont développé une poudre de THC adaptée pour l'inhalation. Des solutions de THC et d'inuline dans un mélange de butanol tertiaire et d'eau ont été gelés et séchés à des fins de vaporisation. Ils précisent que « les taux de refroidissement élevés au cours du processus de congélation ont eu pour résultat une stabilisation efficace du THC. Les poudres peuvent être conditionnées dans des aérosols dont la taille de particule est appropriée à l'inhalation » (Source: van Drooge DJ et al. Eur J Pharm Sci 2005;26(2):231-40)