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IACM-Bulletin du 8 août 2011

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Etats-Unis — le gouverneur du New Jersey approuve la loi sur l’usage médical du cannabis

Dans le New Jersey, les médecins seront autorisés à prescrire du cannabis aux malades atteints de pathologies graves, a indiqué la gouverneure Chris Christie, qui le 19 juillet, avait indiqué qu’elle ferait appliquer la loi signée par son prédécesseur. Le New Jersey devient ainsi le 16ème Etat, avec le District of Columbia, à autoriser l’usage médical du cannabis. Néanmoins, cette nouvelle législation est plus restrictive que dans les autres Etats des Etats-Unis. Seuls les patients souffrants de sclérose en plaques, de VIH, ou de cancer auront la possibilité de se faire prescrire du cannabis, et seulement si les autres traitements n’ont pas été efficaces. Le NJ sera aussi le seul Etat à interdire la culture personnelle du cannabis au domicile des patients.

« J’ai du évaluer les avantages qu’en tireront les malades et les risques potentiels encourus par les employés de l’Etat et les dispensaires, » a-t-elle indiqué, en faisant référence au risque possible de poursuite fédérale. Elle a conclu en indiquant que les dispensaires fonctionnant dans le cadre de la loi de l’Etat courront peu de risques de poursuites par les autorités fédérales. Jon Corzine, le gouverneur précédent, avait signé cette loi peu avant son départ en janvier 2011. Après l’arrivée de Christie au poste de gouverneur, il avait repoussé l’application de la loi en arguant qu’elle nécessitait des amendements.

Pour plus d’information:

- http://www.reuters.com/article/2011/07/19/us-medical-marijuana-newjersey-idUSTRE76I6KR20110719

- http://hosted.ap.org/dynamic/stories/U/US_MEDICAL_MARIJUANA?SITE=AP&SECTION=HOME&TEMPLATE=DEFAULT

(Sources: Reuters du 19 juillet 2011, Associated Press du 19 juillet 2011)

Science — un sondage montre que, souvent, les patients souffrant d’inflammation des intestins consomment du cannabis

Des chercheurs de l’hôpital Mount Sinaï, à Toronto, Canada, et de la Salford Royal NHS Foundation Trust, Royaume-Uni, ont étudié la consommation de cannabis de patients souffrants d’inflammation des intestins. 100 patients avec une recto-colite et 191 patients atteints de la maladie de Crohn ont complété un questionnaire qui portait sur leur consommation passée et actuelle de cannabis, qui incluait aussi des facteurs socio-économiques, l’histoire médicale des malades et l’usage de médicaments. Une proportion comparable de patients souffrants de recto-colite et de la maladie de Crohn ont indiqué avoir consommé du cannabis pendant toute leur vie (51% et 48%), et ont indiqué toujours en consommer (12% et 16%).

Parmis les patients ayant consommé du cannabis, 33% des patients atteints de recto-colite et 50% souffrant de la maladie de Crohn, ont indiqué l’avoir fait pour diminuer certains symptômes comme les douleurs abdominales, les diarrhées, et baisse de leur appétit. Les patients avaient plus tendance à consommer du cannabis, notamment s’ils avaient subi une intervention chirurgicale ou s’ils avaient des douleurs chroniques. Les chercheurs ont conclu que « la consommation de cannabis est courante parmi les patients souffrants d’inflammation des intestins, spécialement chez ceux ayant subi une intervention chirurgicale, souffrant de douleurs abdominales et/ou d’une qualité de vie diminuée. »

(Source: Lal S, Prasad N, Ryan M, Tangri S, Silverberg MS, Gordon A, Steinhart H. Cannabis use amongst patients with inflammatory bowel disease. Eur J Gastroenterol Hepatol. 26 juillet 2011. [in press])

Science — comme le THC, d’autres cannabinoïdes issus du cannabis atteignent le cerveau

La pharmacocinétique (comportement d’une substance dans le corps) du cannabidiol (CBD), du cannabidivarine (CBDV), du delta-9-tétrahydrocannabivarin (delta-9-THCV) et du cannabigérol (CBG) a été étudiée à l’Université d’Aberdeen, Royaume-Uni, sur les souris et les rats. Les chercheurs ont mesuré les concentrations dans le cerveau après des injections dans l’abdomen et des administrations orales. Les effets du CBD ont, par la suite, été observés sur le modèle animal du comportement compulsif obsessionnel (TOC).

Tous les phytocannabinoïdes pénètrent rapidement la barrière sanguine du cerveau. L’administration orale entraîne des concentrations supérieures pour le CBD et le CBDV, mais pas pour le delta-9-THCV et le CBG, pour qui l’injection intra péritonéale s’est révélée plus efficace. Le CBD a réduit le comportement compulsif obsessionnel, la durée de l’effet correspondant à la concentration mesurée dans le cerveau.

(Source: Deiana S, Watanabe A, Yamasaki Y, Amada N, Arthur M, Fleming S, Woodcock H, Dorward P, Pigliacampo B, Close S, Platt B, Riedel G. Plasma and brain pharmacokinetic profile of cannabidiol (CBD), cannabidivarine (CBDV), Δ(9)-tetrahydrocannabivarin (THCV) and cannabigerol (CBG) in rats and mice following oral and intraperitoneal administration and CBD action on obsessive-compulsive behaviour. Psychopharmacology (Berl). 28 juillet 2011. [in press])

En bref

Le Sativex est maintenant disponibles pour les malades dans les pharmacies danoises. Le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Allemagne sont les pays européens où l’on peut déjà trouver ce produit. (Source: communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 18 juillet 2011)

Israël — agence du cannabis

Le gouvernement devrait décider dans les semaines à venir de l’établissement d’une agence responsable des questions relatives à l’usage médical du cannabis. Lors de la conférence du 13 juillet qui s’est tenue à l’hôpital universitaire Hadassah, à Ein Kerem, le Dr. Yehuda Baruch, directeur de l’hôpital psychiatrique, responsable de cette question durant les deux dernières années, a indiqué que le nombre d’autorisations pourrait atteindre 40 000 dans cinq ans.

(Source: Jerusalem Post du 15 juillet 2011)

Etats-Unis — Washington

Le 27 juillet, le Maire de Seattle a signé la loi qui établit un système d’autorisation pour la distribution de cannabis destiné aux malades. Le 19 juillet, le conseil municipal avait approuvé à l’unanimité l’ordonnance, trois mois après que le gouverneur de Washington a signé la loi qui permet aux villes de cet Etat de réguler la production et la distribution de cannabis médical. Seattle est la plus grande ville de l’Etat de Washington. (Source: Reuters du 28 juillet 2011)

Royaume-Uni — sondage

Un sondage en ligne, réalisé par l’Université de Kent, Royaume-Uni, porte sur les préférences des patients quant aux variétés de cannabis utilisées pour se soigner. Il est possible de le consulter sur http://tinyurl.com/Survey-Cannabis. (Source: communication personnelle de Vanessa Mardones, Université de Kent)

Science — Stress

D’après une étude menée au laboratoire Neuroquimica sur le modèle animal, à Caracas, Venezuela, le stress augmente la concentration d’endocannabinoîdes, en modulant la libération du neurotransmetteur GABA des cellules nerveuses au niveau du bulbe olfactif responsable de l’odeur. (Source: Delgado A, et coll. Int J Cell Biol. 2011:529851. (in press)

Science — dépendance à la cocaïne

Selon une étude menée au National Institute on Drug Abuse, à Baltimore, Etats-Unis, l’administration de l’agoniste synthétique du récepteur CB2 (JWH133) réduit l’auto-administration de cocaïne chez les souris.

(Source: Xi ZX, et coll. Nat Neurosci. 24 juillet 2011. [in press])

Science — défaillance cardiaque

Selon une étude menée à la Southern Medical University, à Guangzhou, Chine, les souris privées de récepteurs CB1 meurent plus fréquemment de défaillance cardiaque aigue que les autres. Cet effet est du à l’inhibition excessive de l’activité du système nerveux sympathique. Les scientifiques ont conclu que « chez la souris, l’activation endogène du CB1 protège de la défaillance cardiaque aiguë. » (Source: Liao Y, et al. Eur Heart J. 23 juillet 2011. [in press])

Science — Stress

Aux Etats-Unis et au Canada, plusieurs universités ont mené une étude sur le stress. La libération des endocannabinoïdes dans le cortex préfrontal du cerveau joue un rôle important dans la réduction du stress. Les endocannabinoïdes interviennent dans les changements de l’activité des glucocorticoïdes, qui influe sur l’activité induite par le stress de l’axe hypophysosurrénalien hypothalamique. (Source: Hill MN, et coll. J Neurosci 2011;31(29):10506-10515.)

Science — Glaucome

Des chercheurs de l’Université Dalhousie University, à Halifax, Canada, se sont intéressés, sur le modèle animal, aux effets de certains cannabinoïdes non psychotropes sur la pression intra oculaire. Le cannabidiol anormal CBD et un analogue synthétique du cannabigérol CBG ont réduit la pression intra oculaire de manière indépendante aux récepteurs cannabinoïdes connus. (Source: Szczesniak AM, et coll. J Ocul Pharmacol Ther. 19 juillet 2011. [in press])

Science — mémoire à court terme

Selon une étude menée à la Wake Forest University, à Winston-Salem, Etats-Unis, l’élévation de la concentration d’anandamide, chez le rat, réduit la mémoire à court terme, comme pour le THC. (Source: Goonawardena AV, et coll. Neuropharmacology. 13 juillet 2011. [in press])

Science — Phthalate

Selon une étude menée à la Simon Fraser University, à Burnaby, Canada, les phtalates agissent comme des antagonistes du récepteur CB1. Les phthalates sont principalement utilisés comme additif auxproduits plastiques afin d’en augmenter la flexibilité, la transparence, la durabilité et la longévité. Leur usage a diminué à cause des risques pour la santé. (Source: Bisset KM, et coll. Neurochem Int. 7 juillet 2011. [in press])

Science — Ecstasy

Une étude menée sur le modèle animal, à l’University of Massachusetts, à Amherst, Etats-Unis, suggère que « la coadministration chronique de THC pendant l’adolescence pourrait protéger partiellement des effets physiologiques et neurochimiques sur le comportement produits par le MDMA" (ecstasy). (Source: Shen EY, et coll. Neuropharmacology. 13 juillet 2011. [in press])

Science — Inflammation des poumons

Selon une étude menée au Mossakowski Medical Research Centre PAS, Pologne, l’anandamide a pour effet d’augmenter la concentration des protéines "heat shock" (Hsp70 et Hsp25). Ces protéines sont connues pour protéger les poumons des inflammations. (Source: Kopczyńska B, et coll. Eur J Pharmacol. 8 juillet 2011. [in press])