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IACM-Bulletin du 7 septembre 2009

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Science — le cannabis et le tabac produisent des effets diffĂ©rents sur les fonctions pulmonaires

Selon une Ă©tude Ă©pidĂ©miologique, menĂ©e en Nouvelle-ZĂ©lande, les poumons rĂ©agissent diffĂ©remment Ă  la fumĂ©e de cannabis et Ă  la fumĂ©e de tabac. Les chercheurs ont comparĂ© les associations entre l’usage de ces substances et les fonctions pulmonaires de 1037 adultes ĂągĂ©s de 32 ans. Ceux-ci ont Ă©tĂ© questionnĂ©s Ă  18, 21, puis 26 ans, et finalement Ă  32 ans sur leur consommation de cannabis et de tabac. En rĂ©sumĂ©, les scientifiques disent que : « l’on observe chez les consommateurs de cannabis un volume pulmonaire plus important, ce qui laisse suggĂ©rer ... une rĂ©sistance bronchique accrue, et peu d’altĂ©ration quant Ă  l’arrivĂ©e de l’air ou au transfert des gaz. »

On a trouvĂ© que la consommation de cannabis Ă©tait associĂ©e « Ă  une capacitĂ© vitale supĂ©rieure [volume d’air maximum qu’une personne exhale aprĂšs une inhalation maximum], la capacitĂ© pulmonaire totale plus importante [volume d’air contenu dans le poumon Ă  la fin d’une inspiration maximale], ainsi qu’un volume rĂ©siduel plus grand [quantitĂ© d’air dans les poumons aprĂšs une exhalation maximale]. » Le cannabis a aussi Ă©tĂ© associĂ© Ă  une rĂ©sistance bronchique accrue. Le volume expiratoire maximal par seconde [volume expirĂ© en 1seconde aprĂšs une inhalation maximale] est le mĂȘme. Les auteurs notent que « ces rĂ©sultats sont les mĂȘmes pour les participants qui ne fument pas de tabac. » Par contre, le volume expiratoire maximal par seconde est infĂ©rieur pour les fumeurs de tabac.

(Source : Hancox RJ, Poulton R, Ely M, Welch D, Taylor DR, McLachlan CR, Greene JM, Moffitt TE, Caspi A, Sears MR. Effects of cannabis on lung function : a population-based cohort study. Eur Respir J. 13 aout 2009. [ publication Ă©lectronique avant la parution ])

Science — Science : la consommation de cannabis pourrait protĂ©ger le cerveau de certaines consĂ©quences dues Ă  la consommation d’alcool

Des chercheurs californiens se sont intĂ©ressĂ©s aux effets de la consommation de l’alcool et du tabac sur l’intĂ©gritĂ© de la substance blanche du cerveau. La comparaison a Ă©tĂ© effectuĂ©e sur 42 adolescents ĂągĂ©s de 16 Ă  19 ans qui appartenaient Ă  l’un des trois groupes suivants : gros consommateurs d’alcool, gros consommateurs d’alcool et de cannabis, et des adolescents qui ne prenaient pas de drogue (contrĂŽlĂ©s).

Il a Ă©tĂ© remarquĂ© des diffĂ©rences sur huit rĂ©gions de la substance blanche entre les consommateurs d’alcool et les abstinents contrĂŽlĂ©s. Dans quatre de ces rĂ©gions, les consommateurs d’alcool et de cannabis prĂ©sentaient de meilleurs rĂ©sultats que ceux qui ne faisaient que boire. Les auteurs ont notĂ© que «le groupe prĂ©sentant une hyper alcoolisation et une consommation de cannabis positive ne se distinguaient pas autant des non-consommateurs que ceux qui consommaient pĂ©riodiquement beaucoup d’alcool. » Ils ajoutent que « la marijuana pourrait avoir des propriĂ©tĂ©s neuroprotectives en adoucissant le stress oxydatif de l’alcool ou l’induction de la mort de cellule toxique.

Pour plus d’information :

http ://www.statesman.com/health/content/shared-auto/healthnews/kalc/630296.html

(Source : Jacobus J, McQueeny T, Bava S, Schweinsburg BC, Frank LR, Yang TT, Tapert SF. White matter integrity in adolescents with histories of marijuana use and binge drinking. Neurotoxicol Teratol. 23 juillet 2009. [ publication Ă©lectronique avant laparution ])

Le 21 aoĂ»t, le Mexique a dĂ©pĂ©nalisĂ© la possession de petites quantitĂ©s de drogues, qu’il s’agisse de cannabis, de cocaĂŻne ou d’hĂ©roĂŻne. Comme le disent les procureurs, c’est un pas qui permet d’avancer, mĂȘme dans le cadre de la difficile bataille que mĂšne le gouvernement contre les trafiquants de drogue. Les procureurs ont indiquĂ© que la nouvelle loi fixe clairement la limite, et qu’ainsi la police mexicaine pourra se concentrer sur le trafic de drogue sans se prĂ©occuper des consommateurs occasionnels.

« Il ne s’agit pas de lĂ©galisation, mais d’une lĂ©gislation qui fixe les limites de la lĂ©galitĂ©, » a fait savoir Bernardo Espino del Castillo, membre du ministĂšre de la Justice. La nouvelle loi fixe les quantitĂ©s maxima de LSD et de mĂ©thamphĂ©tamines d’une utilisation personnelle. Pour le cannabis, la loi autorise un maximum de cinq grammes pour usage personnel.

Pour plus d’information :

- http ://www.upi.com/Top_News/2009/08/22/Mexico-decriminalizes-small-drug-amounts/UPI-24051250966074/

- http ://hosted.ap.org/dynamic/stories/L/LT_MEXICO_DRUG_DECRIMINALIZATION?SITE=FLTAM&SECTION=HOME&TEMPLATE=news_generic.htm

(Sources : UPI du 22 août 2009, Associated Press du 21 août 2009)

Argentine — la Cour SuprĂȘme abroge une sentence pour possession de cannabis

Le 25 aoĂ»t, la Cour suprĂȘme a supprimĂ© les peines de prison pour possession de cannabis, en disant que le gouvernement devait rechercher les trafiquants de drogue et traiter les consommateurs de cannabis plutĂŽt que de les mettre en prison. C’est au cours d’un procĂšs qui incriminait de jeunes hommes possesseurs de cigarettes de cannabis que les jugent ont abrogĂ© une loi prĂ©voyant jusqu’à deux ans de prison pour la possession de petites quantitĂ©s de narcotiques.

Cette dĂ©cision ne lĂ©galise pas la possession de drogue. Mais le chef du gouvernement argentin prĂ©fĂšre garder les toxicomanes en dehors du systĂšme judiciaire. Il attendait la dĂ©cision de la Cour SuprĂȘme pour proposer une loi Ă  la Chambre. A l’unanimitĂ©, les sept juges ont dĂ©clarĂ© l’inconstitutionnalitĂ© de la prison en cas de consommation privĂ©e. « Chaque adulte est responsable de prendre ses propres dĂ©cisions quant Ă  son mode de vie sans que l’État interfĂšre. L’usage personnel est autorisĂ© Ă  moins qu’il crĂ©e un danger rĂ©el ou cause une atteinte Ă  la propriĂ©tĂ© ou aux droits des autres. »

Plus d’information sur :

http ://hosted.ap.org/dynamic/stories/L/LT_ARGENTINA_MARIJUANA?SITE=FLTAM&SECTION=HOME&TEMPLATE=news_generic.htm

(Source : Associated Press du 25 août 2009)

En bref

Science — sclĂ©rose en plaques

Selon une recherche menĂ©e Ă  l’universitĂ© de Nottingham, au Royaume uni, les patients souffrant de sclĂ©rose en plaques prĂ©sentent des niveaux d’endocannabinoĂŻdes sanguins supĂ©rieurs Ă  ceux des sujets en bonne santĂ©. Les scientifiques ont notĂ© que le systĂšme endocannabinoĂŻde est altĂ©rĂ© dans les sclĂ©roses en plaques, et qu’il « pourrait ĂȘtre activĂ© en fonction de la maladie.» (Source : Jean-Gilles L, et al. J Neurol Sci 19 aoĂ»t 2009. [publication Ă©lectronique avant la parution]).

Science — TolĂ©rance Ă  la morphine

Selon une recherche sur le modĂšle animal menĂ©e Ă  l’universitĂ© de mĂ©decine de Harvard, aux Etats-Unis, la combinaison d’un cannabinoĂŻde et d’un antagoniste du rĂ©cepteur NMDA pourrait prĂ©venir le dĂ©veloppement de la tolĂ©rance Ă  la morphine, quand l’opiacĂ© est pris rĂ©guliĂšrement. (Source : Fischer BD, et al. Neuropharmacology 20 aoĂ»t 2009. [publication Ă©lectronique avant la parution]).

Science — Inflammation de l’intestin

Selon une recherche sur la colite, sur le modĂšle animal, le cannabinoĂŻde naturel cannabidiol (CBD) pourrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour traiter l’inflammation chronique de l’intestin. Les scientifiques de l’universitĂ© de Naples, en Italie, ont administrĂ© aux rats une substance qui produit une colite, laquelle a Ă©tĂ© rĂ©duite par le CBD. Ils en ont conclu que le CBD « chez le rat, prĂ©vient les colites. » (Source : Borrelli F, et al. J Mol Med 20 aoĂ»t 2009. [publication Ă©lectronique avant la parution]).

Science — DĂ©tection du THC

Les rĂ©sultats de la recherchĂ© dĂ©jĂ  publiĂ©s dans le New Scientist du 9 aoĂ»t 2009,le sont maintenant dans le British Journal of Pharmacology. Selon les chercheurs australiens, le stress et le jeĂ»ne par des consommateurs rĂ©guliers de cannabis, peuvent augmenter la concentration de THC dans le sang, en mobilisant le THC des tissus graisseux oĂč il s’est accumulĂ©. Cela aboutirait Ă  des tests au cannabis positifs mĂȘme aprĂšs une longue pĂ©riode d’abstinence. Les scientifiques ont notĂ© qu’ « une recherche supplĂ©mentaire pourrait confirmer si cela peut conduire Ă  des effets cognitifs dĂ©tĂ©riorĂ©s ou des ‘flasbacks’. » (Source : Gunasekaran N, et al. Br J Pharmacol 14 aoĂ»t 2009. [publication Ă©lectronique avant la parution]).

Science — Anorexie

Des scientifiques de l’universitĂ© de Naples, en Italie, ont dĂ©couvert que l’on trouve plus souvent chez les patients qui souffrent d’anorexie ou de boulimie certaines variations du gĂšne pour le rĂ©cepteur CB1 et le gĂšne pour l’enzyme FAAH, qui est responsable de la dĂ©gradation des endocannabinoĂŻdes. (Source : Monteleone P, et al. Genes Brain Behav du 26 juin 2009 [publication Ă©lectronique avant la parution]).